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Dans la catégorie Ile de Ré

Ruditapes decussatus

Par francois 91410 - 29-07-2014 10:33:37 - 8 commentaires

 

Ruditapes decussatus

 

27 juillet 2014

 

  

 

Depuis maintenant plus de … 40 ans chaque séjour sur l’Ile de Ré est inconcevable sans une partie de pêche à pied (faute de course à pied).

 

 

  

De père en fils

 

Les ressources se sont certainement raréfiées au fil du temps. Mais j’ai toujours réussi à trouver des spots intéressants en particulier pour pêcher la palourde. Car le mollusque ne s’installe pas n’importe où. Il faut un fond sableux, voire vaseux, mais pas trop, car l’animal apprécie la proximité des cailloux ou des rochers pour se protéger.

 

Pendant des années mon père déjà adorait passer ses après-midis courbé en deux le nez au plus près des rochers à rechercher le trou de vase qui servirait d’habitat aux plus beaux spécimens.

  

 

Débusquer ce délicieux bivalve demande en effet quelques qualités certaines : patience, sens de l’observation, doigté et tour de main… et abandon du sens de l’esthétique manucure.

 

 

Techniques

 

Il existe d’autres façons de pêcher le subtil animal, mais de père en fils nous utilisons un couteau spécialement dessiné pour ce dessein ... et la réglette réglementaire pour respecter la taille minimum autorisée :

 

 

 

Le tout est de trouver au toucher l’endroit précis où possiblement une palourde peut résider ; en l’occurrence l’outil doit s’enfoncer franchement dans le sol.

 

 

 

Les plus professionnels arrivent à repérer sur les fonds sableux les traces qui trahissent la présence de l’animal … j’en suis incapable ! dommage car c’est une technique diablement efficace.

 

D’autres, beaucoup moins regardants, utilisent un trident et passent leur temps à labourer sauvagement l’estran. Les râteaux sont interdits dieu merci, mais cette technique met sérieusement en danger l’équilibre de l’écosystème local.

 

 

L’animal

 

La palourde européenne (Ruditapes decussatus) est un mollusque bivalve fouisseur. La coquille présente de nombreuses stries concentriques et rayonnantes, ces stries étant plus fortes sur l’avant et l’arrière de la coquille. Bien répartie sur l’ensemble des côtes européennes, elle vit enfouie dans le sédiment, jusqu’à 10-15 cm de profondeur.

 

La palourde possède deux siphons : l’un inhalant qui lui amène l’eau chargée en phytoplancton et oxygène, l’autre exhalant qui rejettent toutes les particules ne servant pas à sa constitution. Elle atteint sa maturité sexuelle à 1 an (lorsqu’elle a une taille d’environ 25mm). La reproduction se fait en période estivale.  

 

L’estran, fragile écosystème

 

L’estran est la bande de plage qui se découvre à marée basse. La protection de l’estran fait l’objet sur l’Ile de Ré d’efforts continus de prévention (voire de sanctions lorsque les abus sont manifestes). Une équipe d’écogardes travaille en permanence pour cela, et les règles de pêche sont affichées et rappelées en permanence.

 

 

 

 

Une mission de longue haleine mais qui porte ses fruits globalement au fil des années. Par exemple l’interdiction de pêcher les huitres depuis 5 ans environ suite à la sur-exploitation du site par les touristes et à l’épidémie de mortalité juvénile a permis de voir se développer à nouveau de beaux spécimens sur les rochers de la pointe de Chauveau.

 

  

Un bonheur éphémère

 

En deux après-midis de pêche au pied du Phare de Chauveau, mon seau s’est bien rempli, suffisamment pour préparer un plat familial incontournable pour le repas du soir.

 

 

Telle une compétition de course à pied tant attendue succédant à une longue et fastidieuse période d’entrainement, la dégustation ne durera que quelques minutes … comparées aux quelques heures de récolte qui auront été nécessaires !

 

 

 

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La recette

 

Faire cuire les palourdes à la marinière. Pour cela, le conseil du chef : agrémenter la préparation de ce qui peut traîner au frigo : une tomate, une demi carotte, une branche de céleri, … et surtout arroser d’une rasade de pineau plutôt que de vin blanc.

 

 

Enlever une coquille sur deux et disposer au fond d’un plat à gratin, sans oublier de verser une bonne louche de jus de cuisson pour éviter que les palourdes ne sèchent.

Préparer un beurre persillé : 125g de beurre, une bonne poignée de persil à hacher fin, et 5 à 6 gousses d’ail à écraser, sel, poivre.

 

Répartir le beurre persillé sur les palourdes, et parsemer le plat de chapelure (3-4 biscottes écrasées feront l’affaire).

 

Passer au four bien chaud pendant 10 à 15mn pour gratiner.

 

Reste à déguster !

 

 

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Une affaire vaseuse

Par francois 91410 - 15-08-2012 14:19:34 - 12 commentaires

Une affaire vaseuse

03 août 2012

 

Direction Loix-en-Ré en ce début août pour une re-découverte de son charmant petit port et de son moulin à marée.

 


Un patrimoine peu courant

 

Un moulin à marée est constitué d'une digue comportant des vannes à sens unique. La digue isole une petite baie ou une partie d'un estuaire, afin de former derrière elle un bassin de retenue.

 

La retenue d'eau à gauche, le déversoir vers le port à droite

A marée montante, la mer remplit le bassin. Lorsque la marée recommence à descendre, les vannes se fermernt et empêchent le bassin de se vider. A marée descendante, quand la différence entre le niveau du basin et de la mer est suffisamment importante, les vannes sont ouvertes : l'eau du bassin se déverse alors dans la mer en actionnant lea roue du moulin.

On en comptait jusqu'à une centaine sur la côte atlantique française, essentiellement en Bretagne.

Celui de Loix-en-Ré, au 17ème siècle, avait pour vocation première le «moulange» de la farine. Le bâtiment servait également au passage entre « l’Isle de Loye » et La Couarde (à l’époque, l’Ile de Ré était constituée de 3 ilets comme nous l’a rappelé la tempête Xynthia récemment).

Le moulin permettait aussi l'entretien du chenal d'accès au port : la réserve d'eau de mer qui se constitue à marée montante est retenue. Aisi à marée base, la force du courant netoie le chenal. Ce principe est encore aujourd'hui régulièrement utilisé pour "chasser" la vase du port.

 

En aval du port, on mesure l'épaisseur de vase ; au fond, la Fosse de Loix


Au début du 19ème, la production de sel était très importante et son transport se développe faisant de Loix un port important. De gros bateaux venant de toute la côte atlantique et même du Canada y faisait escale pour charger le précieux «or blanc». A cette époque, le moulin était utilisé pour laver le sel.

En aval du moulin, les marais salants

 

Autour de la place du port, tous les édifices étaient liés au commerce du sel : le pont bascule qui permettait la pesée des charrettes au centre (on aperçoit encore les traces), les résidences des fonctionnaires de l’état tel que les douaniers et surtout l’usine à sel (grand bâtiment clos de hauts murs) qui possédait une très haute cheminée.

 

La Fête du Port

Toute l’année, le petit port de Loix fait l’objet de multiples attentions : rotodévasage par le bateau du Conseil général, manoeuvre régulière des chasses du moulin à marées, mouillages reprofilés par l’Association des amis du port de Loix.

Chaque année a lieu également la Fête du Port : rendez-vous est donné aux bonnes volontés pour parfaire le travail de désenvasage, munis de pelles, afin de continuer à dégager l’entrée du chenal.



Puis la traditionnelle course dans la vase a lieu. « Elle est ouverte aux plus de 12 ans, et pour des raisons de sécurité, il faut être équipé de chaussures à lacets et d’une combinaison », annonce le journal d’intérêt local Le Phare de Ré.

Cela faisait des années que j’entendais parler de cette course, d’où ma présence sur les quais du Port ce jour-là !

 

Là où l’affaire devint vaseuse…

Pas de règlement, ni de certificat médical, ni de classement officiel. Le dossard est un bout de sparadrap collé sur le front des concurrents. On est dans le burlesque faute d’épreuve reconnue aux Jeux Olympiques ! Ca me plait.

La poignée de bénévoles est en train de ranger les pelles, une fois le dégagement du chenal opéré. Les inscriptions sont quasiment terminées : une vingtaine de jeunes et de femmes pour la première course, une vingtaines d’hommes pour la seconde. Des bénévoles se sont postés à quelques endroits stratégiques pour secourir les malheureux concurrents qui, inmanquablement, s’envaseront jusque perdre la raison !



Juché sur le moulin, M. le Maire anime la matinée en exhortant joyeusement les participants :



Les courageuses commencent à se regrouper sur la "ligne" de départ :



Le départ est donné, la joie fait rapidement place à l’instinct de survie.

 


Du haut des quais, le spectacle vaut vraiment le coup d’oeil :



La course, en fait, est indescriptible : quelques photos suffiront je pense …

 

La tête de course

 

   

 Les naugrafé(e)s loin derrière...

 

Les hommes sur la ligne de départ


C'est parti ! le départ est capital pour bien se placer !


Le choix de la bonne trajectoire !  

 

Le gagnant arrive à tenir debout !



Le peloton


L'aire d'arrivée !


La chasse d'eau a été ouverte pour emporter la vase dans le port ... et laver les concurrents !


Retour sur terre pour ces charmantes coureuses ...




Alors, qui vient avec moi l’an prochain pour y participer ?

 

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Xynthia

Par francois 91410 - 27-02-2011 12:46:05 - 5 commentaires

Xynthia

27 février 2011

 

 

Dans la nuit du 27 au 28 février 2010, une tempête inouïe causait la mort de 47 personnes en France, dont 29 dans les seules communes vendéennes de La Faute-sur-mer et l'Aiguillon-sur-mer.

L’Aiguillon sur Mer, c’est juste en face de l’Ile de Ré.

Autant dire que l’Ile a également souffert (même si le bilan humain y a été « clément ») puisqu’au lendemain de la catastrophe, elle était coupée en trois, la ramenant à la configuration qui était la sienne jusqu’au XIIe siècle…

120km de digues sont à reconstruire dont une bonne dizaine sur l’Ile de Ré !

Moi qui suis habitué à courir sur le bord de mer, j’ai pu mesurer à froid pendant mes congés estivaux l’effet du désastre sur des terrains jusque-là familiers au long d’un de mes parcours habituels entre Rivedoux et Ste Marie-de-Ré :

 

 

2009

 

2010 

 

Du chemin côtier au niveau de la réserve du Défend, il ne reste par endroit qu’à peine un mètre de large. En quelques mois cependant, un nouveau clôturage a été mis en place, ainsi qu’une mise en valeur du site ; on se console comme on peut.

 

 

2009

2010 

 

Vers la Thalasso de Ste Marie, le cordon dunaire a explosé, fragilisant encore un peu plus la côte. Les engins ont improvisé pour monter un talus et reconstituer ainsi une digue de fortune.

 

 

2010

Un point positif, et pas des moindres, tous les terrains côtiers de campeurs (objets d’une polémique depuis de nombreuses années, car installés sur des terrains naturels et expropriés les uns après les autres) ont été mangés par la force de la tempête. La nature finalement reprendra ses droits.

 

2009

2010

 

Un dernier aspect déconcertant : l’eau de mer a envahi ces terrains, et « brûlé » ce qui y poussait. Les ceps ne repousseront pas.

 

 

 

Voilà quelques aspects, si superficiels, des changements qu’a provoqué Xynthia.

Les autres blessures ne sont pas visibles, elles sont beaucoup plus douloureuses pour les proches de victimes, pour ceux qui ont tout perdu, y compris leur outil de travail parfois.

On ressent dans la conversation de tous les jours un traumatisme psychologique qui durera et sera ancré dans la mémoire collective des Rétais.

 

 

 

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Balades rétaises 2

Par francois 91410 - 12-09-2009 18:09:08 - 3 commentaires

Balades rétaises

2- Bois rivedousais

25 juillet 2009 

 

 

Aujourd’hui, balade à travers Rivedoux Plage.

De la maison je me dirige vers la plage Nord. Il est déjà assez tard ce matin. Je traverse le marché où s’activent commerçants, rhétais indigènes et estivants (reconnaissables en short, casquette et tongs). Primeurs locaux, poissonnier, ostréiculteur, produits de l’Ile de Ré, melons donnent le ton et marquent le caractère iodé et maraîcher de l’Ile. 

Une fois sur la côte, j'apprécie le grand calme de l'anse rivedousaise avant de traverser le petit port.

 

La promenade en front de mer a été totalement refaite en 2006, gagnant plus d’un mètre sur la mer, au prix de travaux herculéens controversés. Faut reconnaître que le résultat est séduisant esthétiquement. Côté pratique, si la promenade réserve une large voie pour les vélos, le reste pour les piétons, la chaussée est étroite : le passage des caravanes, bus et camionnettes est parfois sportif… c’est un choix d’aménagement.

La piste cyclable longe les parcs à huîtres, qui commencent à découvrir.

 

Au large, le Pont de Ré (1988) se dresse fièrement. Il aura amené en vingt ans progrès (en confort de vie) et décadence (écologique).

La piste s‘enfonce maintenant dans les bois de Rivedoux.

 

 

 

Pas mal de propriétés, dont de (toujours) nouvelles constructions. Désespérant. Toutefois, une partie du territoire a été rendu à la nature depuis la Loi interdisant le camping « sauvage ».

De nombreux « résidents secondaires » avaient acheté un lopin de terre il y a des années et venaient y camper, sans qu’il y ait d’aménagement sanitaire, entre autres, et parfois à l’encontre de la loi Littoral. Ils ont été expulsés il y a quelques années.

Même si quelques centaines de propriétaires résistent (dans tous les sens du terme) sur l’Ile, la situation s’est nettement améliorée. Les panneaux de protection de la faune retrouvent tout leur sens.

 

Le sol sableux est agréable, les nombreux pins procurent une ombre bienvenue en cette journée bien ensoleillée. Bifurcation à droite juste avant le practice de golf (sur terrain naturel !), vers l’Abbaye des Châteliers.

 

 

 

Il s’agit d’une abbaye cistercienne du XIIe siècle, une des traces les plus anciennes de l’Ile de Ré, de nombreuses fois détruite et reconstruite. Les ruines sont désormais consolidées et conservées.

 

  

A trois cents mètres à peine se dresse le Fort de la Prée. Le retour se fait au petit trot sur le front de mer où quelques joggeurs en finissent également avec leur sortie, goûtant à la quiétude de fin de matinée...

... l’après-midi commencera tout aussi doucement avec une sieste sur la plage ...

 

 

 

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Balades rétaises 1

Par francois 91410 - 29-08-2009 15:58:49 - 2 commentaires

Balades rétaises

1- Le Fort de la Prée

23 juillet 2009 

     Le port intégré au Fort, véritable atout stratégique

 

Après Les 15km de la mer, les deux prochaines semaines sont consacrées aux balades, à du fartleck, à des terrains que j’ai moins l’habitude de pratiquer, en bord de mer.

Au cours de ces balades estivales, je suis plusieurs fois passé à proximité d’un site remarquable que je vous fais visiter : cap sur le Fort de la Prée (La Flotte-en-Ré).

 

 

La poterne permettait aux soldats de sortir discrètement du Fort par la chapelle en cas d'attaque.

Sa construction remonte à 1625, lors de la conquête de l’Ile par les troupes royales de Toiras : à cette époque, Richelieu et Louis XIII souhaitent s’emparer de l’Ile de Ré pour préparer le siège de la Rochelle, en rébellion contre le roi. L’Ile a donc une situation militaire stratégique ; de plus, elle est riche grâce au sel et au vin.

Le Fort surplombe l'océan ; au large, la vendée

En 1627, le Duc de Buckingham débarque sur l’Ile pour soutenir la rébellion protestante rochelaise, mais le Fort permettra le renfort des troupes royales catholiques au terme d’un siège de plus de trois mois.

La porte d'entrée du Fort ; on distingue l'emplacement des chaines du pont-levis

Vauban y apportera des modifications dans les années 1680, bien qu’il le qualifiât de « Fort d’opérette » en raison de sa petite taille et de ses nombreux problèmes de construction.

Il ordonna cependant de construire une caserne supplémentaire sur deux étages et de conserver son port unique intégré, avantage stratégique majeur.

La caserne construite par Vauban, à droite

Pendant la seconde guerre mondiale, le fort est occupé par la batterie allemande Berta qui, de l’Ile de Ré, surveille La Rochelle où se trouve une base sous-marine.

Les rails servaient à orienter le tir du canon - portée de 5 à 10 km

Au lendemain de la guerre et jusque 1977, le fort est utilisé … pour des colonies de vacances, puis racheté en 1980 par une association relevant de l’administration pénitentiaire (la prison installée dans la Citadelle Vauban de Saint-Martin est pas loin).

Des travaux de rénovation y sont entrepris, notamment en période estivale, avec le renfort de bénévoles.

La chapelle, en cours de restauration cet été

Grâce à tous ces efforts, le fort est visitable depuis 2005. 

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